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Le projet de méthaniseur face aux juges

La Pommeraye, Mauges-sur-Loire

Hier matin ont eu lieu les audiences tant attendues au tribunal Administratif de Nantes : nos deux recours ont été examinés par les juges. Le premier contre le permis de construire et le second contre l’autorisation environnementale délivrés à la SAS Loire Mauges-énergie pour la construction d’un projet agro-industriel de méthanisation au lieu-dit les Petites-Pièces, à La Pommeraye.

Notre avocat, Me Thomas Dubreuil, a insisté sur plusieurs points et notamment le défaut de capacité financière du projet dont la viabilité économique n’est pas prouvée. Pour rappel, le projet est passé de 7,3 millions d’euros d’investissement en février 2020 à 9,4 millions d’euros en novembre 2022.

Nous contestons également l’insuffisance des inventaires de biodiversité réalisés autour du site, qui est une prairie depuis quelques années, avec une valeur environnementale forte. Il y a une zone humide à proximité, des goganes poussent, il y a beaucoup de passages d’animaux car les environs sont calmes, le site est situé en pleine campagne.

Nous relévons une insuffisance des garanties techniques du projet. Nous rappelons que l’autorisation environnementale a été accordée par avis tacite et non explicite à une période où la mission régionale n’arrivait plus à faire face à sa surcharge administrative.

Nous maintenons également que la route menant au projet est totalement inadaptée pour les croisements de deux voitures, encore moins pour des camions ou des tracteurs. Cette route est le lieu de balade de prédilection des habitants de La Pommeraye et nous nous inquiétons pour nos enfants qui l’empruntent chaque jour.

Pourquoi l’usine va s’implanter en plein milieu de la campagne alors qu’une zone industrielle est en construction à 3 km (où une station de biogaz est en construction d’ailleurs) et où tous les réseaux sont déjà prévus pour plusieurs entreprises ?

Nous sommes satisfaits d’avoir permis que des contrôles plus poussés soient effectués sur ce dossier car ces projets de constructions d’usines de méthanisation ne sont absolument pas assez contrôlés. Preuve en est pour les usines déjà en fonctionnement et qui posent de plus en plus de soucis (voir Villedieu-la-Blouère et Vihiers).

Ces dernières années de bataille juridique ont permis tout de même d’obtenir que les porteurs de projet se penchent plus en détail sur leur projet et soient contraints d’améliorer des points essentiels, même si il reste encore beaucoup de points noirs.  Evidemment, nous sommes déçus que ce rôle de vigilance soit confié aux citoyens et que nous ayons été contraints d’auto-financer cette vigilance.

Une mise en délibéré a été prononcée au 18 avril mais, fait rarissime, les parties ont été rappelées dans la journée pour venir de nouveau débattre le 4 avril prochain notamment autour de l’impact que le projet aura sur les espèces protégées. Nous y serons !

La Pommeraye, le 22 mars 2023

L’asso « Bien vivre à Mauges-sur-Loire »