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Suite à la publication d’un article paru dans le Courrier de l’Ouest ce jeudi 28 avril et titré « Mauges. Les élus rassurent et encouragent les producteurs et consommateurs de biogaz », notre association souhaite vivement réagir au discours sans mesure sur les soi-disant incroyables avantages de la méthanisation dans les Mauges.

Nous avons déjà maintes fois interpellé nos élus qui restent sourds à un constat pourtant simple : le modèle agricole pratiqué par les porteurs du projet d’usine de méthanisation dans notre commune de la Pommeraye (excessivement intensif, en élevage hors-sol pour la moitié des associés) est l’exact opposé de ce que vise le Plan Climat-Air-Eau Territorial (PCAET) de Mauges Communauté. Il est difficile de comprendre comment M. Luc Pelé, président de Mauges Energies et conseiller délégué en charge des énergies renouvelables, peut d’un côté défendre chèrement ce Plan Climat et saluer l’engagement de notre association pour la transition énergétique (comme il l’a fait lorsque nous l’avons rencontré le 12 avril dernier), et de l’autre défendre activement la filière méthanisation et le modèle agricole qui lui est attaché.

Luc Pelé annonce fièrement dans l’article : « On a pu entendre des gens qui s’interrogent. Mais nous, on ne s’interroge pas. » Nous sommes dépités par de tels propos. L’importance du sujet nécessite que tout le monde se mette au niveau : nous attendons justement de nos élus qu’ils s’interrogent, se posent les bonnes questions, et retirent enfin les œillères qui les empêchent de voir les alertes envoyées par des citoyens engagés de longue date dans la défense de l’environnement et de la transition agricole.

Luc Pelé, comme l’ensemble des élus de Mauges Communauté, gagnerait à lire attentivement et en entier le Plan Climat (PCAET), qui prévoit notamment une division par 2 des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole des Mauges d’ici 2050. Les moyens pour y arriver sont clairement définis : généraliser l’agriculture biologique, favoriser les prairies permanentes, replanter de très nombreuses haies, diminuer nos consommations de viande sur le principe « moins mais mieux » etc. En revanche, et de manière logique, il n’y est aucune fois mentionné l’élevage hors-sol ou l’agriculture intensive !

Le secteur agricole de Mauges Communauté pèse pour près de 60 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire. C’est donc sur la réduction des émissions de ce secteur que l’effort principal doit porter – ceci en accompagnant les agriculteurs dans leur transition – conformément aux actions prévues par le Plan Climat.

Notre association s’inquiète des dérives occasionnées par les usines de méthanisation sur l’intensification agricole, déjà poussée très loin sur notre territoire. Une autre méthanisation est possible, par exemple sur le modèle de charte d’Energie Partagée, une organisation que M. Pelé connait bien, car elle intervient sur d’autres projets sur notre territoire (Mauges Eole)…

Enfin, on se pose également les questions suivantes : combien de terres agricoles sacrifiées au nom du green washing des garands industriels ? Combien d’agriculteurs vont s’endetter pour que les camions de ces entreprises roulent au GNV et verdissent leur image ? D’autant plus que le projet a déjà augmenté de plus de 1,5 million d’€ entre 2021 et 2022…

Nous espérons que nos actions permettront aux élus de prendre conscience qu’ils sont engagés par le Plan Climat, qu’ils se doivent de faire appliquer au nom de l’intérêt général. Les scientifiques du GIEC sont formels : chaque tonne de carbone évitée compte. Il est urgent d’agir, et dans les Mauges c’est sur la transition agricole qu’il faut le faire en priorité.